avec la couture à la main
On aborde aujourd’hui un sujet capital en couture : les finitions. Ces petits gestes réalisés à la toute fin de votre travail, afin de le sublimer à l’extérieur comme à l’intérieur.
L’excitation de terminer son ouvrage est telle qu’on bâcle parfois cette étape, sans prêter beaucoup d’attention. Et pourtant. Des finitions mal faites peuvent ruiner totalement une pièce, et lui faire perdre en qualité.
Alors pour donner un aspect professionnel à vos créations, une étape s’impose souvent : la couture à la main. La réponse ultime si vous souhaitez réaliser des coutures presque ou entièrement invisibles, ou au contraire, magnifier les coutures visibles.
Comme avec votre machine, il existe une multitude de points que vous pouvez réaliser à la main. Et parmi eux, certains sont incontournables pour coudre des finitions parfaites, digne des ateliers de haute couture !
Je vous propose de passer en revue les cinq points essentiels pour améliorer la qualité de vos finitions. Avec, bien sûr, la méthode à appliquer pour réaliser chacun d’entre eux.
Au programme de cet article :
C’est parti ☻
Bien que l’on vive à une époque d’excellence technologique, la couture à la main reste très présente dans l’univers de la couture, et notamment de la haute couture.
Cette pratique demande bien plus de patience et de minutie que la couture à la machine. C’est pourquoi l’utilisation de la machine reste la norme dans l’industrie de la mode. Néanmoins, la couture à la main intervient parfois dans le processus, afin d’améliorer la qualité finale du vêtement.
Il s’agit d’un vrai savoir-faire, entretenu par des générations de couturières. Et pour cause : même si les machines à coudre sont aujourd’hui très sophistiquées, elles ne permettent pas de réaliser tous les points que vous pourrez effectuer avec une aiguille et du fil.
Le point de bâti constitue la base de la couture à la main. Ce point très simple vous permet d’assembler deux parties l’une à l’autre grâce à une couture linéaire, apparente sur l’endroit comme sur l’envers.
Pour le réaliser, il vous suffit d’une aiguille et d’un fil. Après avoir fait un nœud à l’extrémité du fil, vous piquez les deux épaisseurs de tissu de façon régulière sur une ligne droite.
Il est particulièrement utile pour assembler les pièces d’un vêtement directement sur un mannequin de couture. Cela permet de s’assurer que l’on positionne parfaitement les pièces l’une contre l’autre, notamment lors de l’assemblage de lignes courbes (encolures et emmanchures par exemple). Il permet également de vérifier l’emplacement de détails tels que les poches, avant de réaliser une couture finale à la machine.
Le point de bâti (aussi appelé faufil) est en effet un point provisoire, destiné à maintenir la position des pièces lors de la couture en machine, pour un résultat parfait. La couture à la main est ensuite retirée.
Bien sûr, je ne vous conseille pas de réaliser une couture à la main pour chaque assemblage, cela vous demanderait beaucoup trop de temps. Néanmoins, vous pouvez prendre quelques minutes supplémentaires afin de bâtir à la main certains détails qui demandent à être parfaitement positionnés, tels que les pinces ou les manches par exemple.
Le point glissé, aussi appelé “point coulé” ou “point invisible” est un point très prisé dans la réalisation des finitions. Il permet d’assembler deux parties d’un vêtement de façon parfaitement invisible, et offre ainsi un résultat parfaitement net.
Il est notamment utilisé pour refermer des coutures décousues et des ouvrages avec doublure. J’aime aussi beaucoup l’utiliser pour refermer les parties intérieures des ceintures de pantalon et jupe.
Pour le réaliser, il faut cependant que les deux parties à assembler présentent des bords repliés, puisque l’on va piquer directement dans les pliures des bords.
Pour coudre un joli point glissé, il est important de bien piquer dans la pliure du bord. N’hésitez pas à la marquer fermement au fer avant de vous lancer, afin de vous faciliter la tâche.
Le point de chausson est un autre point incontournable à ajouter dans vos étapes de finitions. Invisible sur l’endroit, il est fréquemment utilisé afin d’effectuer des ourlets invisibles notamment sur les bas de pantalon.
Contrairement au point glissé, vous n’aurez pas besoin de bord replié pour le construire. Cependant, ce point-ci est visible sur l’envers, ce qui n’est pas le cas du point glissé.
L’objectif du point de chausson est de rester invisible sur l’endroit du vêtement.
Pour obtenir un beau point de chausson, pensez donc impérativement à piquer un seul fil à chaque fois que vous piquez le tissu de base.
Pour créer un ourlet parfait, veillez également à ne pas trop tirer sur votre fil et piquez au ras de l’ourlet, à 1 ou 2 mm, sur deux lignes bien parallèles.
Le point de boutonnière consiste, comme son nom l’indique, à créer des boutonnières sur vos vêtements. Il peut également servir à embellir les bords d’un trou réalisé, comme c’est le cas sur les ceintures par exemple.
La plupart des machines à coudre proposent une fonction de création des boutonnières automatiques. Néanmoins, si vous ne possédez pas cette fonctionnalité ou si vous souhaitez ajouter une boutonnière sur un emplacement difficile à passer sous votre machine, vous pouvez réaliser des boutonnières soignées et propres à la main.
Le point de boutonnière est en fait une version rapprochée du point de feston, un point utilisé pour rendre tous types de bords propres. Dans sa version boutonnière, on crée des points collés les uns aux autres, tout en donnant du relief autour de l’ouverture.
Le point de boutonnière demande beaucoup de précision puisque cette couture sera visible sur votre vêtement. Pour un point de boutonnière réussi, veillez à coudre des points très rapprochés et bien parallèles.
Je vous conseille également de choisir un fil épais : le cordonnet de soie est idéal pour cet exercice. Sinon, vous pouvez également opter pour un fil de broderie, ou doubler votre fil habituel afin d’augmenter son épaisseur.
Impossible de parler de finitions haute couture à la main sans aborder le point sellier. Ce point est emblématique de la Maison Hermès, qui l’a introduit dans la maroquinerie de luxe pour sa solidité et son aspect élégant.
Et pour cause : il s’agit du point de couture le plus solide. Si un des fils se casse, la couture reste tout de même en place.
C’est le point préféré des amoureux de cuir. Impossible à réaliser à la machine, il permet d’assembler deux parties bords à bords l’une sur l’autre. Cependant, il demande plus de technique et de matériel que les différents points présentés plus haut.
Comme le point de boutonnière, le point sellier est un point visible sur l’ouvrage. Plus technique encore, il demande un haut niveau d’attention et de précision, qui s’obtient avec beaucoup d’entraînement.
Pour coudre un joli point sellier, je vous conseille d’opter pour un fil épais, ciré de préférence. Il vous faudra également réaliser des petits points très serrés afin d’obtenir un rendu plus esthétique.
Chaque détail compte en couture, et des finitions de qualité font une grande différence.
Vous voilà maintenant avec toutes les armes pour réaliser des finitions parfaites, digne des plus grands ateliers. La couture à la main demande certes plus de temps et d’application que la couture en machine, mais le résultat n’en est que plus beau, et vous donnera encore plus de satisfaction.
Entraînez-vous d’abord sur des petits projets, et familiarisez-vous avec ces techniques. Intégrez-les petit à petit dans vos créations, en complément à la couture à la machine. Vous créerez ainsi des vêtements de grande qualité, depuis votre petit atelier maison ☻
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